Un bac à colophane. Une salle de danse, maman à la barre, mon nounours pour oreillers, Chopin pour me bercer, l’odeur des pointes et des chaussons dont je ne peux plus me passer.
Sur un livre, mes 8 années se sont endormies, la tête pleine de magie. Mon premier livre lu d’un seul trait. Le pays des 36000 volontés.
La Corrèze, Brive-la-Gaillarde. L’odeur de jardin de ma grand-mère et celle de cuir de mon grand-père. Un grand lit et les deux chats. J’ai du mal à respirer mais je n’ai pas peur. Les crises d’asthme s’apaisent quand on s’endort.
Un canapé anonyme. Une soirée beaucoup trop arrosée. Ça tourne et tangue ou ça tangue et ça tourne. La nuit est floue, mon estomac est comme fou. Sommeil léger, gueule de bois carabinée.
Firenze. Camping Michel-Angelo. Une tente en dure, ma meilleure amie, 30°. On a chaud, on en rit. Première vacances seules à l’étranger. Sentiment de liberté et d’indépendance. Les matelas sont troués, mais cela n’a pas d’importance. On rit.
Ses bras. Musclés juste ce qu’il faut, mais surtout chauds. Aimant aussi et sécurisant. Tout autour de moi. 1, 2, 3 grains de beauté sous les poils pas si foncés. 4, 5, 6 respirations, ma berceuse. Je ferme les yeux, heureuse.
Une boite. Un cercueil. Je ne vis plus. J’espère que j’aurais bien vécue. Je peux me reposer, dans une de mes robes préférées. Ils pleurent mes amours. Mes amis, mon mari, mes enfants, mes petits enfants. Adieu, c’est l’heure. Bonne nuit… éternelle.
C’est très joli !
J’aime beaucoup celui-ci ! Prions pour ne pas arriver au septième trop rapidement ! D’ailleurs, étrange corrélation entre ciel et septième paragraphe… 😉