Un point de départ : aider les enfants à devenir eux-même.
Alors allons-y, c’est par ici : bienvenue chez les contractuels comme ils disent.
Quelques observations et deux jours de « formation » plus tard, je reçois un appel :
« – Bonjour, vous commencez demain. Une classe de CE1, c’est bon pour vous ? »
C’est à ce moment là que j’ai compris le terme « contractuel ». Cette contraction en bas de l’abdomen, tenace et vivace : la peur quoi.
Mais bon, on y va, on est là pour ça. On tient bon. « La marée est haute mon capitaine, il faut souquez ferme ! » On rentre et on se couche pour préparer le second raz-de-marée. C’est pas qu’ils sont horribles, c’est que j’ai pris mon bikini au lieu de ma combi de plonger. Bref, je suis inadaptée et la temporalité a changé. 2 jours d’expérience devrait valoir 2 ans apparemment.
Pourtant, les semaines passent et la corde tire toujours autant. Quand c’est pas les enfants, ce sont les parents. Quand c’est pas les parents, c’est le vent de la direction ou la direction du vent, cela dépend. J’en perds ma voix. Et toujours cette contraction. La peur devient panique et questionnement.
Pourquoi ? Quel est le but de la manoeuvre ? C’est un test ?
Et tout le monde est au courant : « T’inquiète pas, ma première année de titularisation j’ai pleurer tous les jours. »
Et tout le monde trouve ça normal. « Vas-y, cela fait mal, c’est chouette ! » … … …
Où est le respect de l’humain là-dedans ? Comment peut-on normaliser un système qui met l’humain en détresse ? C’est une folie qui renvoie à ses limites, à son manque de confiance en soi et à la nécessité de s’affirmer dans l’adversité. C’est un putain d’uppercut en pleine gueule après lequel on doit se relever. C’est une contraction actuelle, être contractuelle.
J’ai signé pour un idéal, je me contenterai, pour l’instant d’un dé. Décontracté. Décontractuel, un abandon de cette panique, de cette peur. Un retour à la joie de la nouveauté. Une renaissance de mon but premier. Un souffle à nouveau régulier.
HasARTder 